Définition de Web 2.0

Le terme Web 2.0 est devenu populaire à partir de son emploi en 2004 pour désigner la Web 2.0 Conférence de O'Reilly. Le thème était consacré aux sites qui avaient échappé à l'éclatement de la bulle Internet de 2001, et ce qu'ils pouvaient avoir en commun.

Tim O'Reilly le définit ainsi:

Web 2.0 est la révolution dans l'industrie informatique causée par le passage à Internet comme plateforme, et une tentative de comprendre les règles de succès sur cette nouvelle plateforme.

Le terme a été plus précisément défini dans un article paru le 30 septembre 2005 sur le site de l'éditeur O'Reilly, What is Web 2.0?

Un site web devient 2.0 quand le webmaster peut se concentrer sur le contenu grâce à l'utilisation d'un CMS, qu'il y inclut des services web, que la collaboration des internautes concourt au développement du site ou forme l'essentiel du contenu du site et qu'elle a un effet social.

La définition est développée dans l'article en un ensemble d'innovations techniques et d'effets sociaux.

La combinaison de services web, le mashup, en utilisant des API multiples, pour créer de nouveaux services inédits est un autre aspect du Web 2.0.
L'exemple le plus simple est la mise en relation d'une base de donnée d'une agence immobilière avec Google Maps et Street View pour localiser une habitation et montrer son environnement.

Le Web comme plate-forme

Dans le Web 1.0, le produit est l'application. Le navigateur Netscape en était un exemple. C'est un outil pour le Web, et un logiciel comme un autre.
A l'opposé les services que proposent Google tels qu'Adsense, Gmail, utilisent tous le Web comme plateforme: ce ne sont pas des logiciels fonctionnant sur le Web, ce sont des ensembles de services fondés sur le Web. Pour Google le Web est un espace dans lequel s'immerge l'utilisateur grâce à différent services tandis que Netscape fournissait juste un produit fonctionnant sur le Web.
Le Web 2.0 tire parti de la "longue traîne" (the long trail), la force collective d'une multitude de petits sites devenu participants tandis qu'auparavant on ne faisait qu'y donner accès.
La leçon est qu'il faut mettre en place un service simple d'accès et une gestion algorithmique des données pour toucher l'intégralité du Web.

La force collective

Et si les hyperliens, la base du Web devenaient un peu plus, comme les synapses d'un cerveau numérique géant? Google les utilise pour déterminer la popularité d'un site avec son PageRank. eBay crée une économie de revente qui n'existe que par l'activité d'une multitude d'acteurs et qui ne peut fonctionner qu'avec un très grand nombre d'acteurs. Amazon, en demandant aux webmasters de faire la promotion et la critique de ses produits, (les mêmes que ses concurrents), est devenue également gigantesque.
Les wikis sont aussi des sites créés par les utilisateurs et Wikipedia démontre l'importance qu'ils peuvent avoir. De même les digg-likes avec le classement par les internautes et les sites de partage comme Flickr, Youtube, Dailymotion.
On parle de marketing viral quand la promotion d'un site est assurée par les utilisateurs en très grand nombre.
Ce même phénomène de production collective est à la base des logiciels libres comme Linux, Apache, MySQL, PHP, qui font fonctionner le Web!
En conclusion, c'est l'implication des utilisateurs dans le réseau qui fait le succès.

La propagation des informations et la blogosphère

La gestion de l'actualité et sa propagation en temps réel sont un autre aspect du Web 2.0. Les blogs en sont le vecteur et le moyen technique est donné par RSS.
La multiplication des blogs, hébergés sur un site communautaire ou réalisé sur son propre site avec un CMS (Système de gestion de contenu) comme Wordpress est un aspect du Web 2.0.
Les fichiers RSS affichés sur les pages des sites ou le bureau des utilisateurs sont mis à jour en accord avec l'actualité qui passe ainsi du téléviseur à l'ordinateur.
Les blogs établissent des permaliens, liens entre blog, liens réciproques, qui forment des communautés, des réseaux sociaux et vont animer notre cerveau géant numérique basé sur les liens.
Les permaliens amplifient le PageRank dans le domaine de l'actualité et créent un phénomène de pertinence dont la durée est limitée dans le temps.

Tout est dans les données

La base de tous les sites importants du Web 2.0 est dans les données. Le contenu des sites pour les moteurs de recherche, la géographie pour Google Maps, les clients pour eBay, etc. Cela donne à SQL une importance aussi grande qu'à HTML.
Dans le Web moderne les données se combinent avec les services au moyen de mashups. Un exemple est l'association de données géographiques de Maps avec un fichier immobilier pour fournir une vision en image d'une offre de logement.
On voit donc que la possession des données devient un enjeu économique majeur ainsi qu'une menace pour la sécurité personnelle. A l'instar du logiciel libre, les "données libres" sont promues par la Creative Common Licence et le projet GreaseMonkey.

Un nouveau modèle de programmation

La décentralisation et la popularisation des tâches de programmation favorise l'emploi de langages de scripts tels que JavaScript, PHP, Ruby, Python, Go. Cela a aussi engendré une multiplication de frameworks, et notamment des frameworks Ajax pour propulser les sites Web dynamiques.
Le modèle de programmation léger s'impose et il se base sur Ajax pour l'emploi des données et REST pour les services Web.
En outre il utilise une interface riche, basée soit sur HTML 5 sur XML, comme le font Silverlight (XAML), Android, Qt, JavaFX.
Il devient aussi réactif et s'adapte rapidement aux besoins des internautes.
La programmation du Web crée de la valeur par assemblage d'éléments simples en employant des composants libres.

Les innovations du Web 2.0 et l'avenir

Le mashup (ou "purée")

C'est une application web hybride permettant d'accéder à des services web divers à partir d'une page unique.
Techniquement, cela consiste pour le webmestre à incorporer sur son site des codes sources fournit par des acteurs différents du Web tels que Google, Yahoo, etc.
Il ne s'agit pas d'une simple accumulation de gadgets: les services peuvent être combinés pour créer quelque chose de nouveau.
Un exemple:
- D'une part, Google Maps qui fournit la carte détaillée d'une ville.
- D'autre part un service immobilier permettant d'accéder à une liste de logements vide.
La combinaison des deux permet de voir physiquement les logements disponibles sur la carte.
Cela fonctionne aussi pour les restaurants, les boutiques, tout commerce ou même tout lieu touristique.

Le Web sémantique

C'est un projet pour créer un support universel d'échange d'information en plaçant sur le Web des documents qui puissent être traités par ordinateur. Sémantique signifie que le traitement prend en compte le sens du contenu des documents. Le projet développe le web par des standards comme les langages à balises et les outils de traitement spécialisés.
En fait cette innovation contient une partie classique, les formats, et une partie en cours d'élaboration, les outils pour effectuer un traitement intelligent de l'information à travers ces formats.

Les applications Internet riches (RIA)

Les RIA, autrement dit les applications dotées d'interfaces graphiques complètes et de fonctionnalités de traitement identiques à celles des applications locales de bureau.
Elles sont réalisées à l'aide de frameworks (en français cadres d'applications), en JavaScript coté client (navigateur) et supportant généralement Ajax pour l'interaction avec la partie serveur.

Le propre des applications Web et ce qui les différencie des applications locales, outre le fait qu'il n'y a généralement rien à installer sur son ordinateur, c'est l'aspect communautaire et collaboratif. La possibilité de faire participer des acteurs multiples et éventuellement de les faire collaborer à la construction d'un projet.
Le site Second Life, qui vous propose une existence virtuelle, est un bon exemple d'application utilisant toutes les ressources du Web 2.0. Des entreprises comme Reuters ouvrent des agences dans ce monde virtuel, ce qui est un moyen de promotion original.

Qu'est-ce qui viendra après le 2.0?

Le navigateur Chrome de Google veut encore accélérer la transformation d'Internet en faisant du navigateur la plateforme de base des applications, qui pourra dans le futur remplacer le système d'exploitation. C'est l'étape suivante au 2.0.

La popularisation des smartphones dotés d'applications et reliés au Web va accentuer encore son rôle de fournisseur de services. Les sites deviendront des applications ou des backends d'applications tierces. C'est le cas de Facebook qui est autant une plateforme qu'un site avec un service défini.