Le futur des noms de domaine : 2000 nouvelles extensions

Le .COM pourrait perdre l'intérêt et la valeur qu'il possède actuellement avec l'apparition de milliers d'extensions car les mots génériques deviendront disponible en milliers d'exemplaires.

L'ICANN, l'organisme qui gère la création des extensions de noms de domaines, dit TLD (Top-Level Domain), et qui attribue leur gestion à des registres, à annoncé la création libre d'extensions en 2012 (ce devait être en 2009).

Les gTLD (Generic Top-Level Domain) libres s'ajouteront aux extensions génériques existantes (.com, .net) et aux ccTLD (Code Country Top-Level Domain), les extensions de codes de pays (.fr, .eu).

Cette annonce a été présentée par les média comme la liberté offerte à chacun de créer sa propre extension, d'utiliser son nom, ou le mot de son choix comme par exemple .cool, ce qui permettrait de créer le domaine scriptol.cool par exemple. Dans les faits, l'ICANN a changé les règles de création des TLD.
Jusque là elle choisissait les extensions et les organismes pour les gérer, les registries, dorénavant toute entreprise pourra être registry en proposant une nouvelle extension.

En juin 2012, l'ICANN annonce que 1930 nouvelles TLDs ont fait l'objet d'une demande. Parmi celles-ci figurent google, youtube, lol déposés par Google parmi une centaine d'autres. Certaines extensions comme .inc, .blog et .car ont été demandées par des quantités d'acteurs.
Des exemples convenant autant en français qu'en anglais: .art, .docs, .page, .prof, .prod, .film, .video, .bio, .auto, .moto, .finance, .guide, .tour, .music, .zip, .app, .dev, .plus, .love, etc...
Preuve que le reférencement perd de son intérêt, personne n'a demandé l'extension .seo!

Processus de création d'une extension

Pour créer une nouvelle extension, une demande doit être faite par une personne morale ou physique à l'ICANN et cela déclenche l'ouverture d'une procédure d'évaluation. Selon l'organigramme fournit par l'ICANN sous le nom gTLD evaluation process, pour déposer une nouvelle extension, il faudra que s'accomplisse la procédure suivante...
  1. Ouverture d'une période de propositions.
  2. Fin de la période.
  3. Evaluation des extensions proposées.
  4. Extensions ressemblant aux TLD existants: rejet.
  5. Evaluation selon des critères financiers et techniques pour la capacité de gestion, et selon l'extension.
  6. Fin de l'évaluation initiale.
  7. Les applicants refusés passent une évaluation étendue.
  8. Si la proposition d'extension ne peut la passer: rejet.
  9. Sinon la proposition rejoint la liste des extensions admise en fin d'évaluation initiale.
  10. Y a-t-il des objections? Si oui on évalue l'objection selon quatres critères: - L'extension est source de confusion. - Elle correspond à un nom de marque. - Elle est immorale ou illégale. - Elle porte offense à une communauté.
  11. L'applicant ne peut résoudre l'objection: rejet.
  12. Sinon commence le règlement des litiges: même extension proposée par plusieurs applicants.
  13. Dans ce cas commence une évaluation pour déterminer qui a le plus droit à cette extension, en prenant en compte les communautés concernées.
  14. S'il n'y a pas de litige ou pour le gagnant du litige, peut débuter l'exécution du contrat.
  15. L'extension est approuvée par le bureau.
  16. Une pré-délégation est testée.
  17. Le nouveau TLD est ajouté en zone racine.

Le détail des procédures d'évualuation est fourni par l'ICANN. Un point important à noter est que pour résoudre les litiges, à savoir la demande de création d'une même extension par plusieurs applicants, est envisagé une mise aux enchères. Le plus offrant possédera l'extension.

Le coût d'une extension

Pour créer une extension il en coûte:

Les 50000 premiers domaines créés avec cette extension seront gratuit. Au delà il en coûtera 25 cents par domaine.

Implications des gTLD libres

Le création d'une nouvelle extension, on le voit, sera un processus long, et très coûteux pour les extensions les plus demandées car mises aux enchères.
Par ailleurs, l'utilisation d'une extension suppose la gestion de celle-ci avec un serveur fonctionnant en permanence. Sa rentabilisation en offrant l'extension aux déposants de noms de domaines requérera une infrastructure lourde.

L'ICANN prévoit que l'on dispose de moyens importants. On voit donc que le scénario où tout internaute pourra créer son propre TLD avec son nom de famille ne se réalisera pas dans un avenir proche. Qui alors pourra créer une extension?
Les possesseurs de noms de marques, les registrars importants (Ovh a déjà enregistré des domaines avec son extension), des organismes et associations créés pour gérer de nouvelles extensions.

Ces TLD seront-ils largement utilisé? Pourquoi l'extension .book aurait-elle beaucoup plus de succès que n'en a eu .info?
Ces nouveaux registres accepteront le risque. Si l'extension qu'ils ont créée ne connait pas le succès auprès des webmasters, ils courront à la faillite. Les webmasters ne voudront pas non plus lancer de site avec un nom de domaine à l'avenir incertain, ils se détourneront des extensions sans succès et précipiteront la chute du registry.
Mais cela en fait ne concerne pas les grands acteurs comme Google, Facebook, car si l'on en juge sur le contenu de leur demande auprès de l'ICANN, ces nouvelles extensions ne serviront qu'à leur propres utilisateurs. Par exemple le .blog s'il est attribué à Google ne servira qu'aux utilisateurs du site Blogger.

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